50 ANS DE F1 AU CANADA - LES ANNÉES MOSPORT - VOL.3 - Sports motorisés Canadian Tire

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50 ans de F1 au Canada - THE MOSPORT YEARS - Tome 3

Le 27 août 2017

Pour commémorer 50 ans de Formule 1 au Canada, CTMP compile quelques-unes des plus grandes histoires de la F1 à Mosport, à partir des souvenirs personnels des plus grands noms du sport motorisé au Canada ...

EPPIE WIETZES : le pilote

Il y a un ton aigre-doux dans la voix d'Eppie Wietzes quand il parle de Formule 1. Né aux Pays-Bas, Wietzes a déménagé au Canada quand il avait 12 ans et a couru sous le drapeau canadien pour deux départs de Grand Prix en Formule 1 et tout au long de sa carrière en Formule 5000 et en Trans-Am où il a remporté le championnat en 1981.

« J'ai eu beaucoup de malchance en Formule 1, dit-il ; » et il n'a pas tort. Ses deux tentatives en Formule 1 ont été criblées de problèmes de voiture et de circonstances difficiles.

Le matin du 27 août 1967, le Championnat du monde de Formule 1 se retrouva à Bowmanville, en Ontario, au moment d'agiter le drapeau vert pour le tout premier Grand Prix du Canada. Les plus grands pilotes du monde étaient là ; Jim Clark, Graham Hill, Jack Brabham, et la liste continue.

À vingt-neuf ans, Eppie Wietzes était sur le point de prendre son premier départ en Formule 1, qui était, en fait, sa première course en voiture de formule.

Wietzes circa 1967.

« J'avais toujours conduit des voitures de sport et des voitures fermées. » Je n'avais jamais été dans une voiture de formule de ma vie ... pas même une Formule Ford.

Harvey Hudes, le propriétaire de Mosport Park, avait conclu un accord avec Colin Chapman de l'écurie Lotus, afin qu'il inscrive une troisième Lotus 49 pour Wietzes. Hudes voulait s'assurer qu'un canadien participe au premier Grand Prix de Formule 1 du Canada, et avec les voitures gagnantes de Chapman, qu'il pourrait même avoir une chance de bien finir. Le Canadien Al Pease serait également de la course dans une Eagle.

Mais vendredi, Jim Clark s'est retrouvé dans la glissière de sécurité à l'extérieur du virage un, ce qui signifiait que la troisième Lotus, destiné à être la voiture de Eppie, fût remise au champion du monde en titre.

Au terme de la journée du vendredi, Wietzes n'avait pas encore tourné un seul tour de pratique. Malgré tout, l'équipe Lotus de Chapman réussit à remettre la voiture en bon ordre, en travaillant toute la nuit.

« La première fois que j'ai pris place dans la voiture était samedi, » dit Wietzes. « Je me suis assis dans la voiture et j'avais le derrière dans l'essence. » La ligne de carburant entre les réservoirs latéraux avait une fuite.

Wietzes a pu enfin piloter la voiture pour les qualifications et compléter un grand total de cinq tours. Il s'est qualifié en 16e position, avec un temps qui était à 8,4 secondes de la pole position de Jim Clark.

Wietzes dans le Lotus 49 au 1967 GP canadien.

Bien que les commanditaires de Wietzes payaient Chapman pour le volant de F1 de Eppie, le chef d'équipe n'était pas trop content de fournir une troisième voiture à un pilote de course sans expérience en formule.

« Chapman m'a dit de ne pas déranger personne et surtout de ne pas planter la voiture. Il était un typique anglais, plutôt froid et je ne l'aimais pas beaucoup ... Par contre, je m'entendais bien avec Jimmy, il était bien avec moi. »

Jim Clark & Colin Chapman à Mosport en 1967.

Le dimanche matin était humide et frais, la pluie était annoncée. Wietzes n'était pas gêné par la perspective de disputer sa première course de Formule 1 sous la pluie. Il pensait qu'il pourrait en profiter, car la pluie est "un peu un égalisateur", dit-il.

Dès le départ, Wietzes réussit à gagner quelques positions.

« Au début de la course, j'ai pensé, mince que ces gars-là sont lents, j'avais dépassé quelques voitures avant même que nous soyons arrivés au virage trois. »

À ce moment là, Wietzes s'est imposé un rythme avec la Lotus, et a continué de poursuivre les voitures devant lui.

Puis au 68e tour, le meneur Jim Clark a quitté la piste à la sortie du virage Moss Corner. Il avait des problèmes d'allumage du aux composants électriques mouillés dans les conditions.

« Un spectateur lui a donné son t-shirt qui était toujours sec. Clark s'est alors mis à essuyer tout les composants électriques pour tenter de redémarrer la voiture. Il a réussit à rejoindre la course. »

Deux tours plus tard, la voiture de Wietzes a subi exactement le même sort et exactement au même endroit. Cette fois, le spectateur n'avait plus rien de sec, mais a commencé à crier des instructions à Wietzes sur ce que Clark avait fait.

« Ce gars me criait quoi faire, et j'ai réussi à faire redémarrer la voiture », dit Wietzes.

Rejoignant la course, la Lotus de Wietzes a de nouveau flanché sur la ligne droite des puits et quand mécanicien est venu à sa rescousse et poussé la voiture à son stand, Eppie a été automatiquement disqualifié. Jack Brabham a gagné la course.

Plusieurs années allaient passer avant que Wietzes puisse piloter une Formule 1, à nouveau. En 1969 Wietzes avait commencé à courir en Formule 5000, pour parfaire son expérience en voitures de formule et être prêt avenant une autre chance en Formule1.

Wietzes en Formule 500 pendant un week-end de course à Mosport Park, en 1969.

Wietzes en Formule 5000, lors d'un événement à Mosport, en 1974 - Photo de Paul H. Guide.

Ensuite, en 1974, Harvey Hudes mis sur pied une autre entente pour que Wietzes puisse courir au Grand Prix du Canada à Mosport. Cette fois, c'était avec Bernie Ecclestone et l'équipe Brabham Motor Racing Developments.

Ils ont loué une BT 42 de Ecclestone, qui a été expédiée au Canada avant le Grand Prix. La voiture allait être inscrite sous le nom d'équipe Canada Racing, qui était essentiellement un effort de F1 Comstock géré par Paul Cooke.

« La voiture est arrivée tôt et Harvey a dit que nous pouvions utiliser la piste, donc nous sommes allés tester la voiture, » dit Wietzes. « À peu près au troisième tour, le moteur s'est arrêté à la sortie du virage un. » La courroie de calage a éclaté et çà a plié quelques valves... alors le moteur était foutu. ».

Après avoir sauté le moteur, plus de détails et de problèmes ont commencé à se manifester avec la Brabham. Wietzes et Cooke ont appris que la voiture n'avait pas pris de départ des quatre derniers Grands Prix et qu'elle semblait être criblée de problèmes.

"Paul et moi avions décidé de changer le moteur et nous avons trouvé que le rayon de suspension supérieur, qui contrôlait le pincement positif et négatif, n'était pas très serré... et bougeait d'environ un centimètre. »

Après avoir soudé quelques rondelles pour fixer le rayon de suspension en place, la voiture a commencé à se comporter comme une Formule 1. Wietzes et l'équipe étaient prêts pour une bonne performance, en arrivant pour le week-end du Grand Prix.

« La voiture se comportait déjà très bien, et puis dans la pratique du dimanche matin, j'ai remarqué qu'il y avait quelque chose de drôle avec la transmission. » J'ai découvert plus tard que quelqu'un avait pris les engrenages de ma voiture et les mettre dans l'une des autres Brabham ... La transmission restait coincée en deuxième vitesse, donc je ne pouvais pas l'utiliser et ceci ne permettait pas au moteur de fonctionner dans la plage de puissance. »

Après le changement mystérieux de la boîte de vitesses, Wietzes a qualifié dernier sur la grille et la Brabham a seulement effectué 33 tours avant que Wietzes fut contraint à l'abandon avec des problèmes de transmission.

Wietzes dans une Brabham au GP du Canada, en 1974 - Photo de Paul H. Guide.

Plus tôt cet été, Eppie Wietzes a été invité à être un commissaire lors de la course de la série F1 Masters de la FIA au Canadian Tire Motorsport Park aux côtés de Joann Villeneuve.

Malgré sa malchance en Formule 1, Wietzes était tout sourire 50 ans après ce premier départ en 1967. Au cours de la journée, Eppie a signé d'innombrables autographes, y compris un modèle fabriqué à la main de sa Brabham 1974 d'équipe Canada Racing.

Mais que les souvenirs de la Formule 1 soient bons ou mauvais, Wietzes dit qu'ils sont « du genre que vous n'oubliez jamais. »

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